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Les vieux à l'asile
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19 mars 2007

La nouvelle qui va me permettre de me faire du fric

L’heure du repas
De Olivier KURZWEIL

_________

- « Pile suivante s’il vous plait. » dit M. Brown mécaniquement.
- « Il n’y en a plus, désolé. ».

M. Brown s’arrêta net, il ne savait sans doute plus quoi faire. Mme Fusi se sentait comme coupable d’avoir dit ça, elle regardait bizarrement l’homme assis devant lui (un peu comme tout le monde dans cette entreprise), elle s’approcha, gênée, pour qu’il prenne une expression quelconque, une joyeuse si possible : «  Vous travaillez trop vite, reposez vous un peu, vous vous donné tant de mal M. Brown. » dit-elle en arborant un sourire difficile. L’homme leva les yeux vers elle, l’air toujours aussi glacial, comme s’il ne comprenait pas le compliment. « Vous avez sans doute raison. »
   
    M. Brown était employé dans l’administration d’une grande société, enfin c’est ce qui est écrit sur le contrat, en réalité on lui délègue un certains nombres de tâches dont personne ne ressent d’excitation à faire. Il s’occupe principalement des archives, c’est le premier mois le plus difficile, on se remet en question, on a envie de démissionner, et des désirs étranges surgissent comme celle d’étrangler lentement sa supérieure directe. Mais on finis par s’y habituer, au bout d’un moment on utilise à peine son cerveau que pour le strict minimum, on agit plus que machinalement, le pire arrive lorsque l’on fini par aimer ça…Occasionnellement il fait également le serviteur, le confort des salariés c’est primordial, mais le sien c’est moins important forcément, il n’a pas assez d’ancienneté, ce qui signifie plus ou moins que certains privilèges ne lui sont pas accordés. Du fait qu’il communique qu’en cas de nécessité il est vu comme « l’autiste de la société », certaines rumeurs circulaient comme quoi il a été embauché en tant qu’handicapé mental afin que l’entreprise bénéficie d’avantages fiscaux, « c’est pour les quotas. » disaient certaines (le peu d’hommes faisaient l’effort d’essayer de lui parler de temps en temps, il est donc passé au stade de « brave gars » à leurs yeux). Il ne s’intéressait guère aux conversations ambiantes, et rien que le fait d’être peu bavard sur sa vie personnel ce qui lui as valu d’être la cible de nombreuses rumeurs, comme celle d’une éventuelle homosexualité ou de passages réguliers dans les hôpitaux psychiatriques de la région. Il s’en rendait compte au bout d’un moment mais n’y prêtait jamais d’attention. A croire qu’il vivait dans un autre monde, où du moins que le monde ne correspondait pas sa personne. Mais les années passent et finalement tout le monde s’habitue à sa présence sans trop faire attention à lui, il était proclamé « maître des archives » et cela arrangeait bien les nombreux collègues. Qui aime travailler dans les archives ? Pour cette raison il commençait à être apprécié par les autres comme il faisait les tâches « résiduelles » sans se plaindre, lui ne se plaignait jamais des conditions de travail ce qui est assez insolite dans ce lieu (à tort ou à raison). Il travaillait gentiment dans sa salle, sans ennuyer autrui, le travail dit horrible faisait parti de la routine journalière…

    Mme Fusi était régulièrement contrainte de travailler avec M. Brown, elle cachait l’angoisse que lui éprouvais l’homme et faisait beaucoup d’effort pour communiquer avec lui, elle y était bien obligée de toute façon pour des raisons professionnelles. Parfois elle tentait de lancer des conversations, déjà pour en savoir un peu plus sur lui mais aussi pour pas qu’il se sente trop seul, car c’était l’impression qu’il lui donné, elle s’imaginais que c’était un homme terriblement seul, ce qui est sûrement vrai, et qui avais tout à réapprendre. Elle sortait ainsi du bureau des archives avec un sourire palpable, se disant qu’elle a fait quelque chose de bien aujourd’hui et ainsi se donnant bonne conscience.
    Un matin, Mme Fusi devait se rendre habituellement dans les archives afin de traiter une affaire qui traînait dans la poussière depuis quelques années.

« - J’aurai besoin du dossier D220566784 Monsieur Brown. »
Monsieur Brown pris un air pensif, le plus profond qu’il puisse prendre.
« - Société de textile ? Hum… SA Tissu du midi ? »
« - Exact, vous m’épaterez toujours. »
Malgré le manque d’intelligence qu’on attribuait à Monsieur Brown il avait le don de mémoriser un grand nombres de choses inutiles, comme les composants des aliments (les noms scientifiques ainsi que les pourcentages de la composition) ou bien le nom de chacun des os du corps humain, ou encore les noms de société qui correspondaient à ses dossiers…
« - Vous avez l’air triste aujourd’hui Monsieur Brown. »
Madame Fusi amorce ainsi sa « bonne action » de la journée, elle devait se sentir elle-même ridicule car comme à son habitude on ne pouvais déceler quelconque sentiment sur le visage de M. Brown, remarquer qu’il serait soit disant triste relèverait d’un talent insolite, ce qui n’est pas le cas de Mme Fusi.
« - Oui sûrement, je dois manger de la viande.. »
« - Pardon ? »
« - Quand je suis triste je mange de la viande. Avec des pâtes. Et une sauce un peu particulière. »
« Ah oui une sauce spéciale ? Vous me ferez goûter ? J’adore innover ! Quand je déprime moi je me goinfre de chocolat, quand je commence je n’arrête plus ! »
Monsieur Brown ne savais pas quoi dire, soit il approuvait ce qu’elle disait au risque de la blesser, ou soit il partait dans le sens opposé remplie d’hypocrisie, parce que le physique même de Mme Fusi supposait qu’elle devait manger beaucoup de chocolats. Il préféra alors de se taire…
« - Et puis j’écoute de la musique, bien fort. »
« - Ah oui ? Vous qui êtes si calme d’habitude, vous m’épaterez toujours. »
Le dossier D220566784 sous le bras, elle repartie en souriant, c’est certain ce soir elle dormira bien.

    Le lendemain c’était pour le dossier E120550423 que Mme Fusi devait se rendre à la salle des archives.
«  - Madame Fusi, justement vous tombez bien, je voulais vous parler. »
Elle fut plutôt étonnée, dans un premiers temps par l’enthousiasme qu’éprouvait Monsieur Brown, mais aussi parce que c’était la première fois qu’il dit une phrase aussi longue devant elle. Le choc est légitime.
«  - Me parler ? Heu oui, que voulez vous me dire ? »
« - Voulez vous dîner chez moi ce soir ? »
Elle était déstabilisée, elle ne savais pas quoi dire et regrettait en un instant tous les efforts qu’elle a fait pour lui parler.
« - Mais, c’est que…j’avais prévu d’aller au restaurant avec mon mari. »
« - Aucun problème, venez avec votre mari. »
Cela ne l’a pas gêné d’apprendre que Mme Fusi était mariée (il est vrai que l’on pouvait en douter face à sa laideur), finalement elle s’est faite de fausses idées. « Qu’elle idiote je suis. » se dit-elle dans sa tête en soupira avec un léger sourire qu’elle se faisait à elle-même, les yeux rivés vers le sol. Mais cela n’empêchait pas qu’elle n’en avait pas très envie de ce dîner, mais en le voyant elle avait un peu pitié, il ressemblait à un garçon tout gêné qui invite une fille pour la première fois, ce qui semblait si étrange avec son début de calvitie. Elle n’arrivais pas à refuser, alors elle craqua et dit :
« - Pas de problème, j’en serais ravie, vous me ferez goûter votre sauce spécial. »
Finalement elle essayais de se persuader que tout va bien se passer, avec son mari il ne devrait pas y avoir de problème, elle positivais en se disant qu’il y aura sûrement du gâteau au chocolat…

    « - Ho Monsieur Brown ! Je ne vous imaginais pas avec un aussi grand sens de l’humour ! »
Ce soir il était particulièrement diffèrent de ce qu’on pouvais observer au bureau, il débitait des âneries, cela faisais rire Mme Fusi. Comme tout le monde le pensait l’homme seul au travail vivait également seul chez lui, dans un appartement très modeste mais bien tenu, les murs arboraient des peintures étranges, tribales ou plus modernes, difficile à dire si elles avaient de la valeur.
« - Je vous remercie d’être venu, ce n’est pas toujours très drôle de dîner seul chaque soir. »
Le couple regardait l’homme comme un bébé qui venait de dire à sa mère qu’il l’aimait, le genre de chose que tout le monde trouve si adorable, ils le trouvaient si adorable à ce moment là, rien à voir avec l’homme qui reste cloitré au milieu des étagères de la salle des archives, ce soir c’était si diffèrent. «  Pour l’occasion je vous ai préparé un dîner un peu spécial. »
« - Ho Monsieur Brown c’est si adorable ! J’adore les surprises ! N’est ce pas Charles. » Elle semblais si enthousiaste sans savoir de quoi il s’agissait, son mari Charles Fusi gardais un calme quasi-glacial, il semblais plus préoccupé par sa vessie qu’autre chose. « Où sont les toilettes s’il vous plait M.Brown ? » demanda alors M. Fusi quelques minutes plus tard, comme pour échapper à la conversation qui ne l’intéressait guère.
« - Venez je vais vous montrer, l’interrupteur de la lumière est caché, vous ne le trouverez pas. »
Les deux hommes se levaient pour entrer dans le couloir tandis que Madame Fusi en profitait pour se goinfrer des petits amuse-gueules, sans que personne ne la voie. M. Brown ouvra une porte, Charles patientait derrière lui, attendant de vider sa vessie. Subitement M. Brown se retourna et posa sa grande main sur la bouche de M. Fusi, juste pour étouffer ses éventuels cris au moment immédiat où sortit un couteau de cuisine afin de le faire traverser dans le ventre de sa victime. Ce cher Charles tomba lentement sur le seuil de la porte, la bouche ouverte, le ventre également ouvert.  Un de moins se disait M. Brown, il avait bien cru qu’aucun des deux invités n’allait se lever. « Les minis pizzas, j’adore ça. » Le cerveau de Mme Fusi était si concentré sur le plateau  qu’elle ne remarqua pas la présence dans son dos : M. Brown et son couteau grand de 35 cm. En quelques secondes la femme était morte et son coup restait entrouvert ce qui laissais verser ses litres de sang.
Il posa les deux cadavre au milieu du salon, après avoir installé plusieurs mètres de papier un peu partout, du papier qui sera bientôt complètement tâché de sang. Il contemplait son œuvre, non sans dégoût, au contraire il en dégageait de la fierté. Il se pencha sur sa chaîne hi-fi pour en insérer un disque, dans le grand silence des temps d’attente il se mis à parler tout seul : « Quand je suis triste je mange de la viande et j’écoute de la musique très fort, n’est ce pas Madame Fusi. » - Introitus –
Il pris ensuite un certains nombre d’instruments de cuisine, et découpa ainsi les deux cadavres, il pris la cuisse de Mme Fusi et en découpa un steak pour le mettre de côté : « Celui là est pour ce soir. » - Dies Irae : Dies irae, dies illaSolvet saeclum in favilla, Teste David cum Sibylla. Quantus tremor est futurus, Quando judex est venturus, Cuncta stricte discussurus! –
Finalement il ne restait plus grand-chose des deux corps remplis de graisse, néanmoins cela donne de bons morceaux de viande, le foie sera gardé pour une bonne occasion…
Il ne fallut pas longtemps pour achever le travail, cela semblait faire partie d’une routine, l’expérience donnait à M. Brown une dextérité hors pair et une rapidité impressionnante. Le salon était revenu en ordre, si silencieux sans Madame Fusi qui s’esclaffait pour si peu. C’était enfin l’heure du repas, M. Brown sorti de ses meubles une grande poêle, et commençais à faire frire son gros morceau de viande. – Lacrimosa : Huic ergo parce, Deus: Pie Jesu Domine Dona eis requiem. Amen. –
Assis seul à sa table, Monsieur Brown pouvais enfin savourer son repas, c’était un des meilleurs morceau de viande qui fondais dans sa bouche, il ne s’était pas trompé. Comme dans les tribus qui pratiquaient le cannibalisme rituel, il avait l’impression de se procurer la force de sa victime, il se sentait revigoré. – Agnus Dei : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi: dona eis requiem. –
Le dîner fut si bon qu’il ne put s’empêcher d’exposer un très léger sourire, un sourire qui disparut très rapidement, au moment où M. Brown se dit qu’il est tard, qu’il faut dormir, car demain une pile de dossier l’attend.

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Commentaires
T
Comme le dit Donna, le combo final est un peu soudain mais l'histoire et le rythme peuvent êtres intéressants, surtout dans le cadre d'une nouvelle courte.<br /> <br /> Cependant il me semble qu'il reste beaucoup de travail pour rendre le texte un tantinet moins maladroit. Certaines phrases ont des contre-sens, des tournures de phrases cassent le rythme ou rendent le contenu ambigu et bien sûr il y a les inévitables fautes d'ortographe et de conjugaison :p<br /> <br /> Bon courage !
D
Hum malsain...<br /> Mais leur mort survient un peu trop vite...t'aurai dû plus décrire aussi peut etre, c'est un peu dommage.<br /> Et la femme aurait du etre enceinte...on peut faire plein de trucs avec ça :D<br /> Et le mec aurait dû paraitre un peu moins bizarre peut etre au début...genre une vie bien plus banale, sinon on se doute trop de ce qu'il risque de se passer...<br /> Et ... "Il contemplait son œuvre, non sans dégoût, au contraire il en dégageait de la fierté." elle est pas bizarre la phrase?<br /> <br /> /me repart tranquillement avant tout commentaire 8-)
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